Du verbe et de la verve.
Claude Ogiz était, vendredi soir, à l'affiche du Café-théâtre de La Tour de Rive, à La Neuveville. Le public a passé d'excellents moments à savourer des chansons aux textes captivants.
C'était pour beaucoup une «soirée redécouverte» celle
que le Café-théâtre de La Tour de Rive a proposée
vendredi.
Claude Ogiz, qui avait abandonné la chanson durant une
vingtaine d'années, a investi la scène comme s'il ne l'avait
jamais quittée. Accompagné par Dominique Molliat à la
basse, Alain Ray au bandonéon et Jacques Saugy à la guitare,
il a procuré au public des moments d'intense plaisir en lui offrant
des chansons variées dans leur inspiration et leur style, des airs
qui ne laissaient pas la moindre place à la monotonie et encore
moins à l'ennui.
De l'humour, des paroles fortes, de la poésie: les textes de Claude Ogiz dansaient sur des mélodies bien mises en valeur par la voix agréable de l'interprète ainsi que par l'excellent accompagnement musical, fluide et complice, des trois instrumentistes. Claude Ogiz a par ailleurs offert quelques chansons portées par la guitare uniquement, de très délicates perles d'intimité.
Chez Claude Ogiz, les paroles forment l'ossature des chansons, elles sont leur substance nourricière. Ses mots sont percutants, porteurs de profonde signification, jamais gratuits. Ils saluent tendrement une aïeule, par exemple, ou rappellent le combat et la disparition de Bruno Manser; ils s'amusent des facéties de la vie ou s'indignent de ses cruautés. Tantôt tendre, tantôt révolté, Claude Ogiz fait passer un souffle rafraîchissant puis brûlant sur le public. Un public que l'artiste ravigote vivement de cadences enjouées lorsqu'il est profondément touché et qu'il remet brusquement face à certaines réalités lorsqu'il s'est bien amusé...
Annette Thorens
Journal du Jura
1er mai 2006