Textes et musiques: Claude Ogiz
Arrangements musicaux: Jacques Matthey
Piano: Jacques Matthey
Guitare: Michel Baud
Trompette: Joseph Krummenacher
Violoncelle: Pierre Ingold
1967
Sur la plaine campait l’enfer
Dans le vent qui tordait les fers
Sous le gel qui tuait les pères
Et qui dansait sur les morts
Sur la plaine mourait des frères
Qui tombaient sur le sol de pierrre
En criant le nom de leur mère
Et sur eux crachait la mort
Sur la plaine dans de vieilles pierres
Ils s’enfermaient dans cette bière
Cette robe de froide lumière
Pauvre toile de neige qui dort
Le congé il était pour hier
Pour ces gars qui jouaient à la guerre
Un fusil dans leurs mains de verre
Le congé il est né mort
Dans la belle ville qui fut bien fière
Dans l’amas de pierres sur le verre
Gronde ou chante l’homme dans la prière
Mais la charogne s’y endort
Sur le fleuve, sur l’imaginaire
Que le gel prit dans la misère
Ils s’entassent tous deux par paires
Et s’en vont droit au port
Ils voulurent au moins être en terre
Ils voulurent creuser leur litière
Mais ne purent que rayer la pierre
Puis ils furent déjà des morts
On les vit là dans leurs ornières
On oublia qu’ils avaient des pères
Des épouses et aussi de frères
Ils gelèrent pendant l’aurore
Leur Füher dormait encore...