Voir aussi: LES BANLIEUES DE L'UNIVERS
Au village le matin et à midi
  Et puis aux quatre heures en fin d’après-midi
  Les automobiles s’en viennent au collège
  Sur les coussins des bagnoles y’a des pachas
  Des pachas que dis-je des rois, des tyrans
  Qui se font porter jusque dans leurs cahiers
  Ne veulent plus marcher parce que y’a les mamans
  Qui n’ont qu’à les servir et les trimballer
  C’est plus simple C’est moins dur
  D’ailleurs elles vont faire les courses !
  Elles se rendent pas compte
  Que leurs petits monstres Ils les domptent
  A coup de pleurs ou d’sourires
  Elles se rendent pas compte
  Dans leurs quatre-quatre Que l’enfance
  N'a pas besoin de Byzance !
  C’est au villag’ le matin et à midi
  Et puis aux quatre heures en fin d’après-midi
  Que les écoliers s’en viennent du collège
  Au volant des tomobiles y’a les mamis
  Se font du souci pour leurs petits garçons
  Se font du souci pour leurs petites filles
  Elles s'font du souci l’matin et à midi
  Et puis aux quatre heures en fin d’après midi...
  Y a partout Du danger
  Et même autour de l’école.
  Elles se rendent pas compte
  Dans leurs grosses autos Qu'elles encombrent
  Les trottoirs et le préau
  Elles se rendent pas compte 
  Qu'c’est les mastodontes Qu'elles conduisent
Qui fabriquent le danger...
Au village, mercredi après-midi
  Et puis aux quatre heures de tous les autres jours 
  Les chérubins sautent de leçons en de cours 
  Et c’est qui qui les coache, c’est les mamis !
  Ces mamis brushées, bronzées et parfumées 
  Tigresses qui surentraînent leur portée
  Ne craignent que le manqu’ de combativité
  Faut être premier, écraser, performer
  Des gamins En souffrance 
  Qui sont nourris d’arrogance !
  Elles se rendent pas compte
  Qu’elles empruntent à l’envers Le chemin
  Qui rend les enfants humains
  Elles se rendent pas compte
  Que c’est un vrai monde De vautours
Qu’elles bâtissent avec amour...